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03/04/2017

Quelles noces pour les 65 ans de présence de l’Aéronautique Navale à Toussus-le-Noble?

Quelles noces et quels souvenirs pour les 65 ans de l'aéronautique navale passés à Toussus-le-Noble ?

La dernière publication d’un bulletin spécial pour la célébration des 20 ans d’existence du Groupe Historique à Toussus-le-Noble (GHTN) est  un événement important qui rapporte les étapes de son développement depuis sa gestation jusqu’à son stade actuel.

En tant que membre fondateur du Groupe Historique et au vu des services rendus de l'E.A.N. à l'association, c’est toujours avec émotion que nous nous remémorons les relations étroites entre la Base d'Aéronautique Navale et la commune :

C'est le 29 août 1947 que la Marine s'est implantée à Toussus:
le Service d’Approvisionnement en Matériel de l’Aéronautique Navale (S.A.M.A.N.) s'est établi dans les baraques libérées par Normandie-Niemen, escadrille prestigieuse dont l’une des portes de l’Aéroport de Toussus garde encore le nom de son commandant, Jean Tulasne.
Au 1er Janvier 1982 l’établissement deviendra officiellement une Base d’Aéronautique Navale (B.A.N.), commandée par un Capitaine de Vaisseau connu aussi comme Le « Pacha ». Ayant aussi la fonction de Commandant d’Aéronautique Régionale, le commandant de la BAN était chargé du soutien technique, administratif et logistique des organismes qui s’y sont implantés :
Outre le SAMAN, le CIGMA (Centre International de Gestion de Matériel Atlantic) dont trois pays européens faisaient partie avec la France : la RFA, l’Italie et les Pays-Bas, et le Bureau Technique du Service Central de l’Aéronautique Navale (BTSCAN) divisé en deux sections : STECH (Section Technique) et STEMA (Section de l’Environnement Technique des Matériels Aériens).

La BAN de Toussus-le-Noble a abrité jusqu’à 650 personnes dont 475 militaires et 175 civils alors que la population de la commune ne dépassait pas 100 habitants. Détails que l’on pourrait retrouver dans l’ouvrage « Si Toussus nous était conté » du Commissaire Général Lazennec édité en 1982, re-édité en 1988, ainsi que dans les diverses parutions du GHTN.

Avec le développement urbain de la commune en 1987 et l’arrivée d’une nouvelle population qui fait passer de 100 à 650 le nombre d’habitants, les contacts entre les nouveaux, les anciens de la commune et les militaires ne pouvaient que se développer, pour mieux se connaitre et tisser des liens d’amitiés qui perdurent à ce jour.

La base a apporté un soutien indéfectible là où les communes et les associations naissantes en avaient le plus besoin.
C'est par exemple grâce au concours des menuisiers de la base Marine de Toussus et au soutien du Commandant André Clivio, alors responsable du SAMAN, que l'église de Châteaufort fut dotée, en 1980, de nouveaux châssis pour supporter les 21 mètres carrés des 6 vitraux de la nef peints pour l’occasion par le Père Jacques Minard, pour remplacer les anciennes fenêtres qui tombaient en ruines. Les marins ont apporté le souffle qui a permis d’initier la création d’un groupe historique dans la commune et, avec leur soutien logistique, aidé à la parution de certains bulletins de l’association, comme de célébrer la commémoration des 50 ans de l’Amiral Ramsay (lire article Mémoires de Jacques Pageix).
Ils furent l’une des pierres angulaires de l’organisation du centenaire de l’Aéroport de Toussus en 2007 et de l'acquisition de son label de « Berceau de l’aviation » où le Blériot XI et le Rafale Marine se sont croisés dans le ciel bleu azur de Toussus.

Une présence fortement remarquée de l’aéronavale pour cet événement qui a pu sauver cet aéroport mythique (réunion de Toussus-le-Noble et de Toussus-Paris) et lui éviter une fermeture dans la lignée des 7 autres aéroports qui existaient sur le plateau: Buc, Châteaufort, Merantais (Magny-les-Hameau), Guyancourt et les 2 terrains de Satory (Huit aérodromes sur un plateau – livre de Colette Guetienne et Georges Beisson).

Pour cause de restrictions budgétaires ayant entraîné la fermeture de plusieurs bases militaires, l’aéronavale nous a quittés en 2012 au son d’un dernier clairon (lire article). Les terrains et le Château ont été mis en vente au plus offrant.

La nouvelle municipalité, au travers d'une refonte de son site internet en 2014, dans un autodafé version 2.0 a effacé tous les articles d'aeriapole, rédigés en leurs temps, dont ceux sur la présence de l’Aéronavale à Toussus. 
« Aéronavale » devient un nom dont l’évocation ne sert plus qu’à designer les terrains à occuper… Un passé qui sombre lentement dans l’oubli autour d’une nouvelle population sans repères des lieux où elle vient s’établir.

Aeriapole avait émis des suggestions de projets pour ces terrains dans « L’après-EAN, QUEL HORIZON POUR TOUSSUS-LE-NOBLE APRES LAFERMETURE DE LA BASE AERONAVALE ? » souhaitant garder en mémoire la présence de l’aéronautique navale au travers d’une ouverture sur les métiers de l’avenir.

Nos élus souhaiteraient-ils que la Mémoire et le souvenir se diluent et que s’efface cette présence qui a permis, en son temps, un essor à la commune ?
Soixante-cinq ans de vie commune entre l’Aéronautique Navale et Toussus-le-Noble « Berceau de l’aviation » mériteraient bien que l’on commémore ces noces de palissandre !

Quoi donc de mieux pour la commune, en reconnaissance à cette aéronautique navale qui fait la fierté de la Nation, qui est présente sur tous les fronts et tous les océans, que la présence d’une stèle en son honneur et à la hauteur de ce temps passé.
Cette stèle souvenir de l’Aéronautique Navale, sur l’aéroport « Berceau de l’aviation », qui pourrait être inaugurée lors de la prochaine journée du Patrimoine ?

Un appel à tous ceux qui voudraient s'y impliquer avec nous.