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21/06/2016

Aviation 14-18, un site est né


http://aviation14-18.com/
      

L’ÉVÉNEMENT : 
Grande commémoration de l’aviation en 14-18au sud Versailles, sur les communes :

Loges-en-Josas, Buc, Jouy-en-Josas, Velizy-Villacoublay et Toussus-le-Noble 
  

Au début du XXe siècle, l’aviation balbutiante prend possession du plateau de Saclay : ouverture des terrains de Toussus le Noble en 1907, de Buc en 1909, de Villacoublay en 1910, de Châteaufort en 1913, et de Mérantais (Magny-les-Hameaux) en 1917.
L’armée commence à s’y implanter, et tout au long de la guerre de 14-18, ces terrains serviront d’usines, de bases d’essais et de réception, d’écoles de pilotage et de centres d’entraînement pour les pilotes militaires.

En cette année du centenaire de l’enfer de Verdun, quoi de plus logique pour nos communes que de commémorer cette terrible guerre en racontant l’histoire de l’aviation en 14-18 ?

Ainsi, en novembre prochain les communes des Loges en Josas – par l’intermédiaire de son association ASPEH des Loges qui organise l’événement, et de Jouy-en-Josas et son musée de la toile de Jouy, se joindront aux communes précitées qui avaient un terrain d’aviation pendant la Grande Guerre, pour présenter une grande rétrospective sur l’aviation de 14-18.

Cet événement présentera trois volets :

  • des expositions thématiques au musée de la toile de Jouy, à Buc et aux Loges,
  • une journée de conférence le samedi 5 novembre à Buc, en présence des descendants des héros, pilotes et constructeurs de l’époque !
  • Une présentation d’avions de la Grande guerre à Toussus le Noble, dans un décor historique.
  • Et… 
Une journée pour les jeunes aux Loges-en-Josas, le 6 novembre


Nous vous invitons à visiter le site et connaitre le déroulé du programme qui sera étalé sur plusieurs jours et plusieurs lieux.


Merci à nos partenaires actuels qui nous ont fait confiance. 
Un appel direct à sponsors pour la garantie d'une commémoration réussie, votre soutien financier à la hauteur de votre image, nous est nécessaire et en rappelant qu'une reduction fiscale de 60% est accordée aux entreprises mécènes et de 66% aux particuliers mécènes.

Une commémoration qui a obtenu le label Centenaire 1914 - 1918


16/06/2016

Un camp de transit pour migrants sur les terrains de l' ex-EAN de Toussus ?

Ex terrain EAN Toussus en filigrane blanc - superficie  5,11 ha
Le 11 juin, dans les boites aux lettres de Toussus
un communiqué du Conseil Municipal daté du 10 juin. (Voir lien) :

« les Pouvoirs Publics envisagent d’installer un camp de transit pour migrants sur le site de l’ex-EAN ». 

le courrier émane du conseil municipal de Toussus, émettant les plus vives réserves sur ce projet disproportionné (sic) avec tampon mais sans nom et sans signature du maire (?)
Une alerte générale où il est estimé  "qu’il est du devoir d’associer la population à cette situation." (sic)

A cela, réaction immédiate d’un collectif au travers d’une petition (à télécharger) (pdf).
Un effet boule de neige "panique" sur l’ensemble de la commune. 
La pétition est lancée aussi sur Toussus.net ainsi que sur la toile. Elle est accessible à tous. Nous vous invitons, nombreux, à la signer  sur le site :
http://www.mesopinions.com/petition/politique/creation-camp-transit-migrants-toussus-noble/20420

Lisible à partir du site "mes opinions".  Vous pouvez aussi la télécharger sur ce lien

Le 14 juin, la réaction de la Mairie de Toussus ne se fait pas attendre et répond par un communiqué.
Toutefois, à le lire, il n'en dit pas long ni sur le sujet ni sur l’action qui sera prise, (lien.)  avec, une fois de plus un tampon sans signature (?)  qui est donc à la tête de ce conseil municipal ?
A t il perdu la main dans la gestion ratée d'acquisition des terrains de l'ex-EAN sur laquelle il n'a plus communiqué ? la signature du CDT de décembre 2015 et des décisions externes qui lui échappent ?

Que peut-on comprendre de ces informations officielles enclenchées de la Mairie de Toussus  à propos d'un « camp de transit pour migrants »  ?

Positionnons ce terrain de 5 ha sur la commune (voir photo) :
Il abritait plus de 500 officiers, militaires et infrastructures, à proximité d’un aéroport centenaire, à quelques encablures du CEA, de Paris, de ses zones sensibles, sur un plateau qui se positionne comme la Silicon Valley francilienne avec ses grandes écoles, ses centres de recherches ?

Qu'en pense ADP, nos députés, nos hommes politiques, nos entreprises, les communes voisines et le commun des mortels qui vivra à proximité ?
La CCI lançait depuis peu une enquête sur l'aeroport deToussus;  l'Efan était haut dans le ciel Nobeltussois;  Les étudiants de l'ESSEC planchaient sur l’aéroport du futur et une belle brochette de personnalités  se bousculait pour les journées de l'industrie à l'aérodorme de Toussus.

Messieurs nos élus communaux et Messieurs les Responsables impliqués dans ces nouvelles, nous vous prions de donner plus d’informations factuelles et sonner le tocsin pour un feu aux conséquences graves dans une conjoncture économique et sécuritaire sensible et fragile.

La population qui vous a élu vous a fait confiance.
Elle vous montre son désarroi dans cette pétition lancée. Elle vous demande une réunion publique et des informations sur un sujet qui la concernera, dans son quotidien, au plus haut lieu.
Ne la décevez pas.

Pour terminer, lors de l'appel à concours de la mairie en 2011, après toutes les réflexions qu'il y a pu avoir au sujet des terrains de l'ex EAN, dont celle d'aériapole, ci-dessous le dossier, comment peut on aboutir aujourd'hui au projet d'un camp de transit pour migrants ?



11/06/2016

L'incendie de l'aérogare de Toussus-le-Noble, le samedi 30 novembre 1996 à 8 heures. Souvenirs du Cdt Jacques Pageix à l'aéroport de Toussus de 1982 à 1997


Le samedi 30 novembre 1996, après une nuit paisible, la sonnerie du réveil ne me fit pas lever: j'optai sans remords pour une grasse matinée...
En effet, la semaine avait été dure et je n'étais pas astreinte pour le week-end...

Dans ma chambre, à l'arrière du pavillon de fonction (situé faut-il le rappeler à 80 mètres de l'aérogare et de mon bureau dans le bloc technique), je discernai bien une légère odeur de brûlé et des crépitements au demeurant peu perceptibles, mais je ne m'en inquiétai pas, enfoui bien au chaud au fond de ma couette.

Je fus tiré de mon demi-sommeil par la sonnerie stridente du téléphone: c'était Yvette Thomasset, qui était de service au bureau de piste. Elle avait du mal à parler: "Monsieur Pageix, me dit-elle d'une voix entrecoupée de sanglots, venez vite, l'aérogare brûle. C'est le véhicule incendie qui est entré à l'intérieur!".

Je m'habillai en hâte. Ma femme qui avait ouvert la porte d'entrée la referma aussitôt et me lança: "On ne voit pas à deux mètres; tu ne vas quand même pas partir comme cela!" Elle m'appliqua une serviette mouillée sur le visage et je pris en courant avec cette protection bien sommaire un cap approximatif vers le bloc technique, que j'atteignis après m'être copieusement cogné dans les obstacles: je peux dire que ma course à travers le parking se fit véritablement en condition IMC !... Heureusement, le vent renvoyait les fumées (toxiques, je pense...) en direction de mon pavillon, épargnant ainsi le bâtiment technique qui restait dégagé...J'en profitai pour remplir enfin mes poumons avec de l'air plus sain...

Au bureau de piste, au premier étage, Mme Thomasset me voyant tousser abondamment, m'engagea avec sa gentillesse habituelle à voir un médecin! Évidemment, j'avais d'autres choses à faire et elle n'insista pas. Elle m'expliqua que le pompier qui se trouvait dans son local de repos en zone sud l'avait appelée pour lui dire qu'il était malade et qu'il allait venir. Elle lui conseilla de rester où il était pour attendre un médecin qu'elle lui proposait d'appeler.

Le pompier, ne l'écouta pas, monta dans son camion, démarra, et traversa le parking principal des avions en direction du bloc technique. Pris d'un malaise au cours de ce déplacement, il perdit le contrôle du véhicule VLIS qui, livré à lui-même, pénétra dans l'aérogare par le parvis extérieur, non sans avoir gravi les trois marches donnant dans le hall d'accueil.

Quelques aspects de l'incendie; les 3 premières photos ont été prises face au parking véhicules et donnent à peine la mesure de l'opacité qui régna au début. La 4e est prise devant le bloc technique.

À l'intérieur, une femme de ménage, seule à cette heure, balayait tranquillement lorsqu'elle vit surgir ce camion qui s'engouffra à l'intérieur de l'aérogare dans un fracas épouvantable; elle s'enfuit par l'autre porte extérieure. Le camion se coucha sur le flanc et la batterie s'enflamma, provoquant l'incendie qui se propagea très rapidement. Entre-temps, le pompier, extrêmement choqué, réussit néanmoins à se dégager de l'épave et à évacuer l'aérogare.
 
Ici, un bref retour en arrière s'impose pour la compréhension du récit:

À Toussus, les pompiers furent supprimés en 1981 en application (trop stricte à l'évidence) de l' instruction de 1979 de la Direction de la Navigation Aérienne (DNA) au grand désespoir de son commandant, qui était alors mon regretté ami Michel Pineau, IPEEAC, que je remplaçai le 6 septembre 1982.

En 1982, la situation du Service incendie (SSIS) telle que je la découvris était assez complexe:   
La protection réglementaire, telle que publiée dans les documents dont disposaient les équipages, était assurée par un extincteur sur roue de 50kg de poudre!...(À la disposition des usagers, dispersés sur les zones sud, est et ouest).

Toutefois, s'agissant d'un aéroport à fort trafic (même nombre de mouvements annuels qu' Orly à l'époque!), une disposition particulière ajoutait à cette trop modeste dotation réglementaire une Land Rover, avec une sphère de 250 kg placée sur son dos (*), le véhicule étant peint en jaune et non en rouge, pour mieux afficher son utilisation habituelle comme véhicule de piste et non comme véhicule incendie! Il fut néanmoins exprimé que tous agents volontaires pourraient l'utiliser pour aller au feu. 

En fait, pendant plusieurs années, le commandant d'aérodrome Jacques Pageix et son adjoint Patrice Bralet furent les deux seuls agents à se transformer quelquefois en pompiers...en complet veston et cravate!! Je dois à la vérité de reconnaître ma chef Circulation Aérienne, Corinne D., fit aussi quelques interventions, y compris en escarpins (elle demanda leur remboursement sans succès!...)
(*): ceci élevait le centre de gravité du véhicule qui, n'étant pas conçu pour cela, avait la fâcheuse tendance à se coucher sur son flanc;  A venir :  Le récit des lapins où la land rover se couche sur la piste (?) et Voir par ailleurs les récits des interventions SSIS.

Pour compléter ce dispositif, ADP signa une convention avec les services départementaux des Yvelines selon un protocole qui nous conduisait à les prévenir lors d'un crash prévisible ou constaté. Évidemment, ceux-ci venaient de Versailles et, malgré leur grande bonne volonté, ne pouvaient se présenter à l'un des points de rendez-vous assignés sur l'aérodrome avant un quart d'heure au minimum. De plus, nonobstant des séances d'entraînement aux feux d'aéronefs, leurs interventions n'étaient pas adaptées (ils se mettaient en place et, immobilisés par leurs équipements, ne pouvaient accompagner l'avion dans sa course).

Notre dernière intervention fut je crois sur un Beechcraft Bonanza de l'aéro-club d'Air France, de retour vers le terrain avec le feu à bord, posé en urgence près du village de Toussus. Le pilote, un jeune médecin, ne put s'extraire de l'appareil en flamme et j'arrivai trop tard, avec Pascal Herbaud (alors chef du bureau de piste). Les premiers arrivés sur place, l'agriculteur et son commis, n'avaient pu porter secours au pilote blessé et immobilisé à l'intérieur (à noter que la seule porte d'accès sur cet avion est du côté du copilote, à droite...).

Est-ce ce drame qui provoqua peu après la mise en place de pompiers à Toussus en 1995? Ou bien quelques dossiers insistants, arguant du fait que Toussus disposait maintenant de liaisons régulières? En effet, la COGEMA, qui avait un contrat avec la compagnie CHALAIR (créée en 1986), accentua ses vols à partir de 1995 jusqu'à 5 fois par jour pour transporter ses cadres (en Swearingen Métro de 12 places) à destination de Cherbourg, vers l'usine de retraitement des déchets nucléaire de La Hague (Les responsables, Mr Lebaron et à son décès en 1996 Mme Pajean avaient leurs bureaux dans l'aérogare). Ajoutons à cela les liaisons quotidiennes assurées par la compagnie Air Normandie, (mises en place avec un consultant dont j'ai oublié le nom): elle acheminait vers l'usine de Valladolid les agents du techno centre que Renault venait d'installer à Guyancourt.

Au surplus, cette situation qui faisait intervenir des personnels non agréés (nous) fut jugée pour le moins inadaptée, puisqu'elle nous plaçait face à un dilemme, notre destin balançant dangereusement entre, d'un côté, le risque de commettre des fautes involontaires mais aggravantes pouvant se retourner contre nous, et, de l'autre côté, la non assistance à personnes en danger. Certes, nous n'avions pas éprouvé ce souci jusque-là, mais le contexte juridique avait quant à lui notablement évolué et nous plaçait plus que jamais dans une situation pour le moins inconfortable...
Bref, le 1er avril 1995, Toussus vit s'installer un pompier permanent et un véhicule correctement dimensionné (VLIS), qui furent logés en zone sud.
Notons au passage qu'on ne put l'installer dans le bâtiment SSIS existant, construit dans les années 70 (et utilisés 3 ou 4 ans seulement...), car le nouveau véhicule ne passait pas sous la trop faible hauteur du garage (*). Tant pis! Nous étions bien contents, mon adjoint et moi, d'avoir enfin un "vrai" Service Incendie!

(*): Ce bâtiment SSIS servit de "salle des fêtes" soit pour des pots de départ ou d'arrivée, ou des anniversaires, et le personnel l'utilisa fréquemment. La municipalité et l'école primaire de Toussus y furent parfois accueillies pour quelques goûters. 

Mais revenons à notre récit:

Ne pouvant plus compter sur le service incendie, j'appelais comme par le passé les services départementaux des Yvelines.
Les pompiers se présentèrent et n'eurent aucune peine à se diriger vers le sinistre, que désignait de loin l'épaisse colonne de fumée noire.  
Mais ils me déclarèrent aussitôt qu'il ne savaient pas trouver les bouches incendie! En leur désignant ces points d'eau, je découvris  (avec stupeur) que le plan d'intervention dont ils disposaient n'était pas du tout à jour! Que l'on en juge:  l'aérogare n'y figurait même pas!

L'explication ne tarda pas: il s'agissait-là d'une unité venant de Saint-Quentin en Yvelines  et non de Versailles comme par le passé, et qui n'était donc jamais intervenue à Toussus. De plus, il faut bien le dire, toutes nos relations avait cessé avec les services de Versailles depuis l'installation des pompiers à Toussus.
Les équipes mirent donc leurs lances en batterie, mais on ne put éteindre l'incendie qu'au cours de l'après midi.

Naturellement cela créa des désordres notables dans le fonctionnement des installations électriques; le balisage lumineux ne fonctionnant plus, les départs IFR le soir ne purent avoir lieu. Je me souviens qu'avec nos propres véhicules,  nous transportâmes quelques hommes d'affaires à Orly, où ils embarquèrent pour des  destinations européennes afin d'honnorer leurs rendez-vous du lendemain.
Je quittai Toussus pour le poste de chef de cabinet à la DAC-Nord le 13 janvier suivant. Les restes de l'aérogare furent détruits aussitôt après l'incendie et, plus tard, l'accueil des passagers se fit dans un bâtiment préfabriqué situé près de l'aire à signaux.
             

Sur la photo du bas, on aperçois le camion incendie

à l'intérieur de l'aérogare, dans une position couchée.
(J'ignore qui a pris toutes ces photos qui m'ont été remises peu de temps après).


À mon arrivée à la DAC-Nord à Athis-Mons, le lundi 13 janvier 1997, Jean Maigret mon nouveau directeur, qui connaissait les circonstances (assez houleuses) de mon départ de Toussus et qui ne manquait pas d'humour, m'accueillit en me disant (il ne me tutoyait pas encore): "Avouez, Jacques, c'est vous qui avez mis le feu!"...



Dans la chronologie des articles de M. Jacques Pageix :