Pages

14/04/2015

Un avenir en rose, vers l'aéroport du futur : De l’Aquila aux avions électriques à Toussus-le-Noble

Il est loin le temps où en 1907, l'aérodrome de Toussus-le-noble cohabitait avec les moutons des champs du Trou Salé. De même il est loin le temps où, en 1973, l'aérodrome enregistrait plus de 200 000 mouvements d'avions.


Aéroport qui dans son histoire, records, avancées techniques et dynamisme économique s’y sont conjugués, rattaché à ADP, ouvert à l’international, il accueille aussi bien les vols d'affaires que les écoles de pilotage préparant les pilotes professionnels de demain et les aéroclubs.
Toussus-le-Noble, qui se classe dans le peloton de tête des dix aérodromes gérés par Aéroports de Paris est aujourd'hui l'aérodrome du futur qui veut concilier activités et environnement.
Ce lieu d'histoire, berceau de l'aviation, est un important pôle d'intérêt, vivier d'emplois et source de loisirs de la région.
A ce titre et pour toujours mieux l'insérer dans son milieu, ADP, en collaboration étroite avec la DGAC et les collectivités locales, procède à bon nombres de travaux de proximité. Dans ce cadre, une Charte Environnementale a été signée en 2005 afin de pérenniser l'activité de l'aérodrome tout en prenant en compte la qualité de vie des riverains.
Ainsi, des silencieux financés en partie par ADP sont installés sur  des avions compatibles afin de réduire les nuisances sonores en respectant la Charte et en bonne collaboration avec les membres du comité de suivi
Dans ce dialogue va dans le bon sens, la DGAC et ADP apportent leur soutien technique afin d'améliorer le quotidien de chacun avec pour l'objectif d'améliorer les relations en trouvant des consensus avec la  volonté des acteurs pour pérenniser l'aérodrome et ses activités et l'insérer dans son environnement

Depuis le centenaire de Toussus en 2007, pour plusieurs aéroclubs comme le Touring Club et l’IPSA leur avenir était dans l'investissement dans des avions de nouvelle génération tel que l'Aquila qui jouit d’une bonne notoriété dans l’Europe entière. Silencieux et maniable, il est utilisé par des écoles de pilotage, des pilotes privés,et des clubs, y compris ceux de Lufthansa, Airbus et de SFG-Swissair.  D’autres aéroclubs à Toussus ont équipé leurs flottes d’un échappement silencieux.

C’est, toutefois, le 27 juin 2014 lors d’une démonstration de l’E-FAN d’ Airbus, un prototype d’avion tout électrique, à l’aérodrome de Toussus-le-Noble lors de la clôture du défi «100/24, 100 aérodromes en 24 heures » qui apportera un nouveau souffle vers un nouvel horizon plus dégagé à l’aviation d’affaires et de loisirs. Cet avion de dernière génération et du futur qui répondra à la demande, aux normes et à l’exigence environnementale de tous les aéroports limitrophes de zones urbaines en fort développement.

Un équilibre et une stabilité comme nous l'avions déjà défini en 2007 (voir article GHTN),  un espoir dans ces nouveaux avions électriques pour ces aéroports à l’avenir qui était incertain et qui souffrent l'étranglement d'un urbanisme rampant vorace.  

crédit photo : Frédéric Réveillé - Défi 100/24 - juin 2014

13/04/2015

Le Chateau Landolff, patrimoine de Toussus mis en vente au plus offrant



Des parcelles du Chateau Landolff seront demain, mises en vente au plus offrant. 
Patrimoine de Toussus, ce domaine a fait l'objet d'un ouvrage édité par le Groupe Historique de Toussus en 2005, retraçant son existence depuis qu'il fut lieu de villégiature des Landolff au début du siècle pour terminer comme résidence et carré des officiers de l'EAN de l'Aéronautique Navale.
Une période riche en histoire qui a vu progressivement l'arrivée des allemands, puis des américains avant d'être, pour un moment, base de la célèbre escadrille Normandie-Niemen et l'arrivée du S.A.M.A.N. en 1950. Un lieu auquel les Nobeltussois sont attachés.
Le 30 juin 2011 s'était déroulée la cérémonie de dissolution de l’ETAN en présence des anciens commandants de la base. Un moment solennel et porté d’émotions, notamment lors de la minute de silence qui a suivi la dernière descente des couleurs …retracée au travers de cette vidéo et le son du dernier clairon.

Une histoire de plus de 60 ans…

L’histoire de l’aéronautique navale à Toussus le Noble démarre le 29 août 1947.

Commençait alors une belle histoire entre la Marine et la ville de Toussus dont l’apothéose fut la célébration commune du Centenaire de l’Aéroport et les 60 ans de présence de la marine, en septembre 2007.

Compte tenu de ses missions le site de Toussus présentait des intérêts logistiques et stratégiques dans la stratégie militaire de la Marine française.
On a compté jusqu’à 700 officiers, officiers-mariniers quartiers-maîtres et matelots  sur la base.

Nostalgie et tristesse

L’ordre de départ de la base ne fut pas une surprise, depuis plusieurs années le démantèlement de l’ETAN était en projet. C’est en juillet 2008 que la décision a été annoncée par le Ministère de la Défense. Cette ordonnance correspond à un redéploiement national de l’organisation de la défense nationale. 

L’ensemble des militaires de la base se sont répartis sur les différents sites et bases du territoire (Toulon, Brest, Lorient, Cherbourg, Hyères…) selon leur désidérata. Des  affectations accompagnées d’une certaine nostalgie. L’appartenance à la base de Toussus procurait un sentiment de fierté à l’ensemble de ces membres.

« Les missions qui nous étaient confiées étaient d’une grande technicité et rendaient le travail intéressant et valorisant. Chacun des membres de la Marine considérait leur intégration à la base de Toussus comme l’une des belles affectations. De nombreux grands chefs de l’aéronautique ont commandé sur cette base.»

L’ETAN, constituée en majorité de célibataires géographiques, portait un esprit d’équipage particulier. Les liens tissés entre l’ensemble des militaires étaient très fort et un vrai esprit de camaraderie régnait. Cette nostalgie s’est accompagnée pour la plupart des militaires d’un certain déchirement :
« Tous appréciaient la qualité de vie de Toussus le Noble et de ses alentours. Ce cadre de vie privilégié va nous manquer.»

Enfin le commandant Philippe PEVERGNE tenait à souligner les rapports cordiaux avec les Nobeltussois et les excellentes relations entretenues avec la municipalité au long de ces nombreuses années : «Je garderai un très bon souvenir de la qualité de cette cohabitation »

Libération du site :

Lors de la cérémonie de départ, le Commandant a ajouté que depuis 2008 l’ensemble des équipes en place préparaient ce départ. « Notre objectif a été d’assurer un départ propre et sécurisé afin de favoriser la réhabilitation du site»

Aujourd’hui les locaux sont entièrement vidés et les pollutions potentielles éliminées. "Nous avons attaché une attention toute particulière au démantèlement des 3 Installations Classées Pour l’Environnement (ICPE) : installation de stockage carburant, installation de stockage de substance extinction incendie et la centrale électrique."

Précisons que le site de l’EAN a toujours été exemplaire au niveau des rejets polluants et n’a jamais été un site  sensible. Toutefois le terrain n’a jamais été sondé en profondeur.  Le site est sécurisé  en surface et dans les fondations des bâtiments actuellement existants.
Toute création de nouvelles fondations n’impliquerait pas la responsabilité de l’organisme ou de l’administration ayant occupé les lieux. En terme de sécurité, l’ensemble des accès dangereux ont été condamnés et un maitre chien surveille le site 24h/24 et 7j/7.

« Désormais, toutes les conditions seraient  favorables au développement de projets pour la ville de Toussus le Noble, dans l’état actuel des fondations des  bâtiments existants ».


notre dossier à télécharger :
Quel horizon pour Toussus-le-Noble après la fermeture de la base aéronavale ?


12/04/2015

Toussus-le-Noble, aéroport international d’affaires et de loisirs. (Souvenirs de la période 1982-1997).

 Jacques Pageix, ancien Commandant de 
l’Aéroport de Toussus-le-Noble.

Mes quinze années passées à Toussus-le-Noble sont déjà anciennes et pourrait être vouées à l’oubli, mais les souvenirs accumulés -bons et mauvais- sont tenaces, comme le lien affectif qui m’attache à cette plate-forme.

En septembre 1982, l’aérodrome, que je découvrais pour la première fois, faisait penser à une ruche bourdonnante où les hommes d’affaires côtoyaient les pilotes de loisir. Dans la petite aérogare, surnommée l’ « Isba » (1), se trouvaient rassemblés les services des Douanes, de la Police et de la Gendarmerie, les agents d’aérogare d’Aéroports de Paris, et même une société privée.
Son bloc technique, ancien hôtel construit dans les années 30, avait de quoi surprendre, avec sa boutique aéronautique et son restaurant voisinant avec les services de l’Etat : le commandement, le contrôle aérien, le bureau de piste, la maintenance technique (infrastructure et radio), et la station météorologique. Il faut reconnaître que ce mélange, qu’on n’accepte habituellement pas dans un bâtiment technique, faisait opportunément de ce lieu le point focal de l’aérodrome : tout le monde s’y rencontrait.
L’autre sujet d’étonnement fut la découverte du grand nombre de sociétés et d’aéro-clubs, s’étendant sur trois zones et couvrant le tiers de l’emprise de l’aéroport. Je n’oublie pas la qualité des relations qui furent aussitôt nouées avec les dirigeants et le personnel, toujours chaleureuses et souvent amicales. Certaines persistent encore. Je ne tardais pas non plus à tisser des liens de confiance avec les partenaires voisins de l’aéroport (collectivités, associations, etc.)

Certes, si le sujet est la célébration du centenaire de l’aérodrome en 2007 et l’évocation de son passé prestigieux. Je laisse aux spécialistes le soin de retracer fidèlement ce passé, de l’épopée des frères Farman à la saga du Normandie-Niemen.
Pour ma part, j’évoquerai quelques aspects peut-être moins connus :
Sait-on que dans les années 50, sous l’autorité du commandant de l’aéroport Henry Tessier, Toussus était le lieu de rendez-vous des aéro-clubs, des sociétés, et des constructeurs, qui venaient y présenter leurs machines ; ces rassemblements, véritables salons aéronautiques de l’aviation générale, étaient tous les deux ans le prétexte de grandes « kermesses aéronautiques » avec les démonstrations en vol, et les championnats de France de voltige disputés par de hautes figures comme le Chevalier d’Orgeix, Notteghem, Biancotto, etc. 
Cette tradition de rassemblement festif se poursuivit par la suite et j’ai pu être le témoin, dans les années 80, de courses aériennes organisées au départ de Toussus, qui attiraient un nombreux public : ce fut successivement l’Air Transat (Paris-New-York), la Transafricaine (Paris-Libreville), , Paris-Pékin-Paris et la Malaysia Air Race (Paris-Langkawi-Paris). On pouvait rencontrer sur le tarmac des personnalités aussi diverses qu’Alain Souchon, Miss France ou la Reine Noor de Jordanie. Je me souviens aussi du dirigeable qui venait s’amarrer chaque été.
Beaucoup de célébrations émouvantes s’y sont déroulées : le cinquantenaire de la Libération, la commémoration organisée à la mémoire de l’Amiral Ramsay, organisateur du débarquement de Normandie, mort à Toussus en 1945 lors du décollage de son avion pour Bruxelles où il devait rencontrer le Maréchal Montgomery. Mais il faudrait plusieurs pages pour retracer tous ces souvenirs.
Je n’oublie pas non plus les relations qui s’établirent avec la Base d’Aéronautique Navale voisine, et avec la Base Aérienne de Villacoublay dont le centre de contrôle aérien participait au guidage des avions vers Toussus.
 Pour terminer (et non pas conclure), s’il y a une leçon majeure à retenir de ces années, c’est qu’un aérodrome ne peut se satisfaire de ses seules activités aéronautiques. Il doit être attentif à tout ce qui se passe autour de lui. Cela est subordonné à un effort incessant pour établir et préserver des relations de confiance avec les partenaires voisins. Je ne doute pas que la célébration du Centenaire y ait contribué !
 Jacques Pageix, ancien Commandant de l’Aéroport de Toussus-le-Noble.


 (1) : Il avait été baptisé ainsi, car il s’agissait de l’ancien pavillon d’accueil d’Orly, qui avait reçu le président Khrouchtchev. Démonté et reconstruit à Toussus en 1960, ce bâtiment fut détruit par un incendie en novembre 1996.

04/04/2015

A Toussus, une semaine de l’industrie qui surfe sur la vague d’Aériapole et le principe anthropique.

Le Jeudi 2 avril, une Journée des métiers de l'aéronautique et du spatial a été organisée sur l'aérodrome de Toussus le Noble par la Préfecture des Yvelines, la Mairie de Toussus le Noble,  ADP et le DSDEN78. 

Des collégiens ont pu visiter les différents stands de la Journée des métiers autour de l'aéronautique et du spatial ou été présents plusieurs acteurs dont : Safran, SNECMA, Dassault système, Dassault aviation, Zodiac Aerospace, Gendarmerie, Airbus, Armée de l'air, ADP, Total et bien d’autres, pour ne nommer que ceux là…
Une journée dédiée à l’aéronautique et pour l'inauguration d’un pôle de développement aéronautique autour de l'avion du futur tel que l'E-Fan d'Airbus.

Pour en arriver à cette journée du 2 avril 2015, certains la découvrent. C'est notre joie et notre récompense.
Pour Aériapole et tous ceux qui y croyaient, ce n’est que la résultante d’un travail de longue haleine par des bâtisseurs de tous horizons. Des personnes qui ont cru en cette terre berceau de l’aviation, son histoire.
Ils ont permis, grâce à un travail assidu et désintéressé, à mettre en valeur un patrimoine menacé d’être remplacé par une urbanisation effrénée. Sept aérodromes sur une terre berceau de l’aviation avaient disparu - ref à l’ouvrage de G. Beisson et C. Guétienne paru aux éditions bleu ciel qui fait suite à celui « D’Azur et d’or » réalisé par G. Sandras et le Groupe Historique, tous les deux rédigé pour la commémoration du Centenaire de l’Aéroport de Toussus en 2007.

L’histoire de l’aéronautique française et l’aéroport de Toussus, ne pouvaient pas que devenir une page de rappel dans les  manuels d’Histoire de nos jeunes générations.

D’une terre où les ailes ont pris racines, cet aéroport asphyxié a pris son bol d’oxygène lors du centenaire où pour la première fois dans le monde aéronautique, un Bleriot XI croisait un rafale dans un ciel bleu azur. Une confirmation de Toussus à une place vitale et prépondérante dans ce domaine.

Le concept d’Aériapole qui a suivi, est venu confirmer cet élan, encourageant la commune de Toussus et son aéroport à monter sa propre journée du patrimoine tournée vers l’aéronautique et de s’integrer  en 2013 à la célébration d’un autre centenaire tout aussi prestigieux tel que celui du saut en parachute de Pégoud au dessus du domaine de la Geneste à Chateaufort.

Sur le même principe anthropique que nous développons et sur notre plateau à la terre riche et fertile, essentiellement à vocation agricole, il faut un certain temps pour que les graines semées puissent germer. 
Dans ce cas et celle de la semaine de l’industrie, heureusement nos politiques, souvent réticents ou même hostiles, en prirent conscience loin de toute pression électorale.

Espérons que cette initiative sera le prélude d’un nouvel Horizon qui apportera un complément de miel, à l’instar des abeilles que nous avons accueilli sur Toussus en 2012.

En 2007, la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Versailles était partenaire au concert d’inauguration du Centenaire célébré, dans le prestigieux Hangar Farman, en 2015 nous souhaitons qu’elle devienne Chef d’Orchestre d’un potentiel aéronautique ouvert sur un  horizon dégagé et qu' elle offre, avec nos élus, une vision épanouie en bonne harmonie avec son voisinage.