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15/03/2016

La commémoration des 50 ans de la mort de l'Amiral Ramsey, à Toussus-le-Noble le 2 janvier 1995 - Souvenirs du Cdt Jacques Pageix à l'aéroport de Toussus de 1982 à 1997

L'amiral Bertram Ramsay mis en retraite depuis 1938, fut rappelé à l'activité par Winston Churchill en 1939. Il joua durant toute la guerre un rôle majeur dans l'organisation des opérations de débarquement alliés.

Il dirigea d'abord l'évacuation des troupes britanniques de la poche de Dunkerque en juin 1940 (opération "Dynamo") en réquisitionnant tous les navires anglais (marine marchande, bateaux de pêche, etc.). Il participa ensuite au débarquement américain en Afrique du nord (opération "Torch" en novembre 1942).

Devenu commandant en chef de la Force navale expéditionnaire alliée, il fut enfin l'organisateur de la logistique du débarquement en Normandie du 6 juin 1944 sous le commandement du général Eisenhower (opération "overlord").

Le mardi 2 janvier 1945, il meurt avec plusieurs autres officiers britanniques dans le crasch au décollage de l'aérodrome de Toussus-le-Noble d'un Lockheed Hudson de la Royal Navy  qui l'emmenait à une conférence de Montgomery à Bruxelles. Il repose au cimetière de Saint-Germain-en-Laye où ses obsèques eurent lieu le lundi 8 janvier 1945. 
Une stèle fut érigée en 1995 en sa mémoire dans le jardin de la mairie de Toussus-le-Noble. 
En janvier 1995, cinquantenaire de sa mort, des cérémonies commémoratives furent organisées à Saint-Germain-en-Laye, conjointement par les britanniques, la municipalité de St-Germain et la famille.

Dans ce cadre, son fils David Ramsay fut reçu à Toussus et pour ma part, je l'accueillis pour lui faire visiter l'aéroport et évoquer avec lui le funeste décollage. Le commandant Jacques Petit, commandant de la BAN de Toussus, éminent spécialiste, évoqua les causes de l'accident: l'absence de dégivrage des ailes avant le départ; celles-ci étant couvertes de glace qui alourdissait l'avion et augmentait sa vitesse de décrochage (stalling speed). Le pilote ne réussit pas à poursuivre la montée et la perte de contrôle survint probablement au cours d'un virage pour tenter de revenir se poser, étant notée que la "stalling speed" augmente bien évidemment avec le virage. Le film pris sur place par les opérateurs militaires et les photos qui en ont été tirées montrent bien la couche de givre sur la voilure!
           
David Ramsay eut la gentillesse de me remercier (cf sa lettre du 24 mars 1995).
À Saint-Germain, une importante cérémonie eut lieu le 8 janvier 1995.
J'y accompagnais le Maire de Toussus dans sa petite Twingo qu'il gara malicieusement entre les limousines rutilantes des ambassades et autres huiles officielles.
Apercevant sur la grande place la maréchal Leclerc, il se porta au devant d'elle pour la saluer. Elle se trouvait avec Michel Péricard, maire de Saint-Germain, et André Damien, maire de Versailles. 

Sur la place, le déploiement des troupes de différentes armes (armées de Terre, de l'Air et Marine), avec un alignement de blindés pour la prise d'armes était impressionnant.
Nous eûmes ensuite un cocktail où je pus voir de près quelques beaux uniformes anglais: l'un d'eux me frappa par sa luxuriance; l'homme que l'on me désigna comme un cousin de la reine portait une espèce de cotte de maille sur une épaule!

Les maigres photos (*) que je fis ne reflètent que bien pauvrement tout ce décorum.


David Ramsay moffrit un exemplaire de la revue "After the battle", N°87 de 1995 édité par Winston G. Ramsay qui retrace tout ceci.


Dans la chronologie des articles de M. Jacques Pageix :