Lors des journées du Patrimoine 2015 à Toussus, nous avons eu le plaisir de recroiser des grandes femmes pilotes telles que Martine Tujague et Michèle Bondin-Seignette, et se remémorer le partenariat avec les femmes pilotes qui étaient à l'honneur au Centenaire de l'Aéroport de Toussus-le-Noble en 2007.
Le Comité du Centenaire CCAT en partenariat avec l'Aéroclub de l'IPSA, et sa Présidente Martine Tujague avaient honoré les femmes pilotes tant dans son programme que ses expositions et démonstrations en vol :
Les femmes sont présentes partout dans l’histoire
de la conquête de l’air et de l’espace.
Hier il s’agissait d’aventures et d’exploits,
aujourd’hui être pilote est devenue une réalité quotidienne et elles peuvent en
faire un métier, commandant de bord, mécanicien, pilote de chasse ou d’hélicoptère,carrière
civile ou militaire.
On ne saurait oublier le nom d’Hélène Boucher, « Léno », qui s’élancera toujours dans le ciel
avec audace. Son vol Paris-Bagdad, les 12 heures d’Angers, ses nombreux records
feront d’elle la femme la plus rapide du monde.
Elle disparut le 30 novembre 1934 avec
son Rafale Caudron à Guyancourt. Elle fut la première femme française pour qui
furent organisées des funérailles nationales.
En janvier 1955, Elisabeth Boselli, une de nos très grandes aviatrices, s’attribue
sur Mistral, le record de vitesse féminin à 746 km/h. Le 1er mars suivant, elle
ajoute à son palmarès le record du monde toutes catégories de distance en ligne
droite entre Creil et Agadir, 2 330 km à 660 km/h de moyenne. Elle accomplira,
dans l’Algérie déchirée, plus de 900 heures de vols d’évacuation sanitaire.
Jacqueline Auriol deviendra la seule femme au monde brevetée
pilote d’essai au Centre de Brétigny de 1951 à 1971 sur Mystère IV, Vautour,
Mirage III, Caravelle, etc... Détentrice de plusieurs records du monde de
vitesse, elle sera, en 1953, la première Européenne à franchir le mur du son.
En 1963, elle atteindra
la vitesse de 2 038,70 km/h en circuit
fermé sur Mirage III R. Une détermination hors pair, titulaire de nombreuses
décorations, Jacqueline Auriol eut des funérailles nationales aux Invalides en
2000.
Des Instructrices comme Geneviève Gilbert qui totalise plus de 20 000 heures de vol et Véronique Salmon-Legagneur ont exercé leur métier à
Toussus-le-Noble.
Martine Tujague
Vice Présidente AFFP
Association
Française des Femmes Pilotes
Pour en arriver là, les femmes ont dues braver
mille obstacles et nous ne pourrons évoquer ici, toutes celles,
aux parcours exceptionnels, qui ont ainsi ouvert la voie des airs.
aux parcours exceptionnels, qui ont ainsi ouvert la voie des airs.
Dès 1810, sous Napoléon 1er, Sophie Blanchard devenait «
Aéronaute Officiel des fêtes publiques». En 1815, Elisa
Garnerin, aéronaute
et parachutiste gagnait le surnom de « Vénus
aérostatique ».
En 1909, Thérèse Peltier devient la première femme pilote, mais elle n’obtiendra
jamais le fameux brevet de l’Aéro-Club de France, qui ne pouvait être alors
décerné à une femme !!!
Raymonde de Laroche obtiendra en 1910 le Brevet de Pilote N° 1
attribué à une femme (il faudra fêter cela en 2010 !). Elle ne cessera alors de
se distinguer lors de très brillantes prestations en meetings aériens. A cette
même époque Hélène Dutrieu, la « Femme Epervier », gagne la Coupe Fémina en 1911. Elle sera la
première femme à décoller du lac d’Enghien
aux commandes d’un Farman doté de flotteurs.
Une autre aviatrice téméraire, Marie Marvingt surnommée la « Fiancée du Danger », consacrera toute sa vie à sa passion, et
plus particulièrement à l’aviation sanitaire pendant la première Guerre
mondiale.
On se souviendra toujours de l’exploit d’Adrienne Bolland. Le 1er avril 1921 à bord de son Caudron G3, elle
réussit la traversée des Andes à 4 000 mètres d’altitude.
En 1928, Maryse Bastié bat le record de distance en ligne droite,
entre Paris et Treptow en Poméranie (1 058 km). Ce sera ensuite le Bourget-Moscou,
puis la traversée de l’Atlantique-Sud en 12 heures, et enfin, le fameux vol ininterrompu
de 37 heures 55 minutes.
Entre 1931 et 1937, Maryse Hilsz se distingue par ses vols sur très longues
distances, Paris-Tokyo, Paris-Saigon sur Farman 291. En 1944,elle s’engage dans
l’Armée de l’Air.
Infirmières
Pilotes-Parachutistes
1946 : Premier
concours de l’Armée de l’Air pour le recrutement de Convoyeuses de l’Air. Vingt
IPSA font partie de la première promotion.
Une «
Section de Vol » des
IPSA est fondée en avril, prémices de l’Aéro-club, par plusieurs pilotes dont Germaine l’Herbier, Jacqueline Perney, Régina Wincza et Renée Martin.
Le dimanche 12 mai, elles participent à
Toussus-le-Noble à une journée de vol et de démonstration.
1947 :Des
« hôtesses sanitaires » volent sur les compagnies
civiles (notamment TAI et UAT) et permettent le rapatriement et les soins à
bord des blessés et malades de retour d’Indochine.
1949 :Reconnaissance
officielle par la Croix Rouge des «
infirmières parachutables ».
1950 :Création
de « l’Aéro-club des IPSA » qui, avec son premier
avion, établit ses quartiers sur l’aérodrome de Guyancourt après une courte période
à Mitry-Mory.
1954 : L’activité
des IPSA est continue et héroïque durant toute la guerre d’Indochine et ce,
jusqu’à la chute de Dien Bien Phu où l’on se doit d’évoquer parmi d’autres, l’action
de Geneviève de Galard, en tant que convoyeuse
de l’Air.
C’est aussi le début de la guerre d’Algérie
et là encore, les IPSA participent à de nombreuses missions au prix de leur vie.
La création d’une Ecole d’Hôtesses de l’Air donne aux compagnies aériennes un
nombre important de navigantes.
Dans les premières années, la majorité
des Convoyeuses de l’Air sont issues du Service enseignement IPSA de la Croix
Rouge Française. Air France recrute également ses premières hôtesses de l’air
parmi les IPSA.
Aujourd’hui, l’aéroclub, regroupe une centaine de membres, assure la
formation de pilotes privés débutants ou en perfectionnement, dans un esprit de
bénévolat et de bonne humeur, pour le plaisir de voler
prudemment et en toute sécurité !
Martine Guétin
IPSA
1934 : Sous
l’impulsion de Françoise Schneider et Lilia de Vendeuvre, les infirmières de la section féminine de l’Aéroclub
de France se regroupent et constituent la section Aviation de la Croix Rouge
Française. Elles deviennent les «Infirmières
Pilotes Parachutistes Secouristes de l’Air » (IPSA). Leur but est l’accomplissement
des soins en vol, le pilotage d’avions sanitaires et la formation des
infirmières dans
ces activités aériennes. Quelques IPSA
se font connaître dès cette année là dans différents aéroclubs.
1939 : Dès
le début de la guerre, des IPSA sont réparties sur les bases aériennes, en
France et Outre-Mer. Elles participent aux équipes d’urgence de la Croix Rouge
pour aider les populations civiles.
1940 : La
« Mission des Morts et Disparus » créée par Germaine l’Herbier
qui, avec cinq équipières toutes bénévoles, réussit à retrouver pendant la
guerre, 500 aviateurs français et 1 300 alliés portés disparus. Accréditée
après la libération, elle retrouvera encore 460 aviateurs français et 940
tombes d’aviateurs alliés, en France, Belgique, Allemagne et Hollande.
1944 : Création
des « Convoyeuses » qui rapatrient 43 000
prisonniers et déportés à bord des avions militaires. Les Convoyeuses furent intégrées
par la suite à l’Armée de l’Air.
L’Amicale des IPSA assure le lien et l’entraide morale et
matérielle entre toutes les IPSA, et aide la Croix Rouge dans ses activités. Grâce aux
cotisations et dons, elle prend en charge le Noël des IPSA malades ou en difficulté,
ainsi que de pensionnaires des Invalides.
L’aéroclub des IPSA est basé sur l’aéroport de
Toussus-le-Noble