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20/07/2021

Volet N°2 du projet Aeriapole / Aeriastory : La reconversion des terrains de l’Ex-EAN

Le joyau en 2010
Pour bien comprendre ce terrain et son avenir, il est utile de revenir sur son histoire et à son développement.
Quel autre meilleur moyen d'y parvenir sinon de revenir aux photos d’époque qui ont permis de « figer le passé ».

Le terrain de l’EAN était divisé en deux parties distinctes.

-        Un terrain acheté à un propriétaire privé, qui formait une résidence privée et un parc boisé.

-        L’autre terrain le jouxtait. Il était intégré à l’aérodrome.

-        Les deux terrains étant séparés par les routes principales qui traversaient la commune.  L’ancienne route de Versailles - Bordeaux et l’ancienne route Toussus - Saclay.

Des voies uniques et principales qui reliaient les communes sur le plateau qui, ultérieurement, ont été modifiées pour intégrer l'évolution urbaine de la commune. 

La verrue en 2020
2015 - Nous ne reviendrons pas sur la transaction immobilière du parc et de la résidence. Plusieurs de nos articles sur notre blog d'Aeriapole ont déjà détaillés la situation regrettable de ce dépeçage,  depuis le départ de la Marine en 2012 et le  « Surmoi » inégalé d’un élu qui, lors de son mandat, a transformé la parcelle économique, de diamant, en verrue. 


2021
 - Fixons-nous une vision sur le devenir de ce qui reste à développer, prenant en compte la décision administrative municipale qui a mené à cet état.

Nous nous tiendrons aux faits, dans le respect historique de ce terrain morcelé.  Une vision d’Aeriapole / Aeriastory qui redonne un éclat sain d’un terrain enraciné dans son histoire.

Débutons par une vue de haut pour géo-localiser le terrain et analyser les avantages et les inconvénients de son positionnement dans la commune. Ensuite, menons à la fusion de ce terrain dans le contexte économique actuel, lié à son histoire.

Et pour terminer: les propositions d’Aeriastory / Aeriapole qui détaillent le potentiel de développement de ce terrain dans une vision dynamique, à forte rentabilité communale sur un aéroport du futur en équilibre avec son environnement.

Ci- joint le dossier en pdf de la  vision d’Aeriastory / Aeriapole pour cette 2ème partie et une vidéo  pour mieux comprendre le contexte,

      


en complément de celle de l’ISBA réalisée dans le 1er volet...  sur le blog Aériastory.


Dossier : vision 2021 d'Aeriaspole/Aeriastory, reconversion des terrains de l'Etablissement de l'Aéronautique Navale (EAN) ( lien)

17/05/2021

Un Decauville version 2.0 pour le transport public sur le plateau de Sacaly, une utopie ?

Décauville à l'Exposition Universelle de Paris 1889
Il nous aura fallu intégrer l’organisation du 8 mai avec les trois communes de Buc, les Loges en Josas et Toussus pour apprendre qu’un « train »  approvisionnait des munitions et du matériel, au fort du Haut Buc et à l’aéroport Blériot durant la Grande Guerre.

Son sentier existe toujours dans le bois de la Garenne. Aussi des cartes postales d'époque montrent bien des rails passant sous la porte de Petit Jouy.
Si des voies de chemin de fer désaffectées existent toujours, « Où sont passés les rails et les vestiges de ce train ? »

Il a fallu se pencher à l’histoire deDecauville (Vidéo) et sur l'ouvrage, « Les petits trains de la grande guerre » pour trouver la réponse.   
En résumé, 
1875 : pour récolter ses betteraves, Paul Decauville invente le système qui porte son nom –  des éléments de rails modulaires et des wagonnets porteurs.

1888 : l’armée française adapte, par le colonel Péchot, le projet à ses besoins au travers d'un ensemble complet de voies et matériels de traction et de transport sur voie de 0,60 m.
Le système Péchot est né et va rapidement équiper de grands réseaux de 100 à 150 km autour des camps retranchés de l’est de la France, Toul, Verdun, Epinal et Belfort, pour desservir les forts qui entourent ces villes. Il se développe ensuite avec la nécessité de disposer l’artillerie en rase campagne. Enfin la voie de 0,60 m connaît son apogée au cours de la Première Guerre mondiale, avec, à la fin du conflit, 3800 km de voies sur lesquelles circulent 740 locomotives tractant plus de 600 wagons de diverse nature.


Du chemin de fer agricole à la voie militaire et de la betterave à l’Exposition universelle de 1889

Dans les années 1870, la famille Decauville, exploitent une propriété beauceronne de 700 hectares de terre à betterave sucrière et, en parallèle, un atelier de chaudronnerie à Petit-Bourg (commune d’Evry), où on fabrique le matériel destiné aux raffineries et aux distilleries (chaudières, citernes, machines à vapeur « locomobiles »).

En 1875, la récolte est très prometteuse mais la saison extrêmement pluvieuse de sorte que le ramassage s’annonce difficile, avec le risque de voir les chariots s’enliser dans la boue et ne pas pouvoir transporter les milliers de tonnes de betteraves attendues jusqu’aux usines.
Paul Decauville invente alors un système composé d’éléments de voie modulaires de 0,40 m de largeur, manipulables par deux hommes, et de petits chariots roulants. Le dispositif fait ses preuves et l’inventeur décide de le commercialiser sous le nom de « porteur Decauville », en l’élargissant, outre le 0,40 m, aux gabarits de 0,50 m et 0,60 m. Ce chemin de fer « portatif » connaît un succès rapide dans l’agriculture betteravière, céréalière et viticole, mais aussi dans l’industrie, les mines, l’exploitation de carrières et l’agroforesterie.

Une dizaine d’années plus tard, lors de l’Exposition universelle de 1889, l’Etat passe un marché avec la société Decauville pour l’établissement d’un véritable chemin de fer sur voie de 0,60 m, des Invalides au Champ de Mars.
En six mois, les trains tractés par des locomotives Decauville et par une machine Péchot-Bourdon, assureront le transport de plus de 6 millions de personnes et parcourront plus de 100 000 km.


En 1868, Charles Couche, dans un ouvrage sur les chemins de fer, « décrit ainsi les avantages de cette voie à petit gabarit, placée en dehors du trafic général mais nécessaire à des intérêts purement locaux » : « cette voie en miniature suffit ; elle permet au chemin de fer de satisfaire, avec une vitesse convenable et une sécurité complète, aux exigences imprévues du trafic. »….. « Il ne faut pas hésiter à profiter largement des bénéfices de la réduction de la voie, et surtout en terrains accidentés, à cause de la réduction corrélative du rayon des courbes.

Le système Péchot et les autres matériels sont constitués d’un système complet d’éléments de voie préfabriqués faciles à mettre en œuvre, de matériels roulants adaptés d’une grande stabilité, modulaires et combinables entre eux, et d’un type de locomotive particulier, la machine « Péchot-Bourdon ».

Les caractéristiques de la voie de 0,60 m et ses éléments de base :

La voie est constituée d’éléments pré-assemblés, consistant en rails fixés sur des traverses d’acier d’environ 1 m. Ces modules, munis d’embouts mâles et femelles à leurs extrémités, semblables à ceux d’un train électrique, existent en trois longueurs :
- travée de 5 m (8 traverses, 167 kg, manipulable par 4 hommes),
- travée de 2,5 m (5 traverses),
- travée de 1,25 m (3 traverses).

 Il existe également des travées courbes de différents rayons, de 100 m pour le plus large, à 7,60 m, pour les trajets à l’intérieur des fortifications, ce qui permet à la voie de 0,60 d’adopter des parcours très sinueux. Les mêmes éléments existent également à l’écartement de 0,50 m avec des longueurs et des poids différents.

Et aujourd'hui ?

Cerise sur la gâteau, c'est Voisins le Bretonneux qui met en mémoire Decauville, sa maison et sa ferme en baptisant le bâtiment rénové d'Espace Culturel Decauville

Retour au plateau de Saclay et ses problèmes d’infrastructures liées à la morphologie du terrain entre plateau, vallées et plaines.
L'infrastructure routière déficiente sur le plateau n'est plus à démontrer. La nuisance qu'elle engendre est connue et permanente, surtout dans des traversées des communes.

Des déplacements au travers d'une version 2.0 d’un Decauville pour personnes et marchandises, ne seraient-ils pas la solution pour les communes du plateau, afin que les zones industrielles et l’aéroport puissent être reliés aux gares de Versailles, de Jouy en Josas et de Massy ? 

Un déplacement similaire bus-rail est déjà en service au Japon sur l’île de Hokkaido depuis 2007.

Si l'idée est utopique ou farfelue… peut être ! Mais ne vaut-il pas le coup de l’étudier ?

 

           

12/04/2021

Toussus le Noble, un outil négligé

L'aérodrome de Toussus-le-Noble est situé à proximité immédiate
d'une forte densité de décideurs, mais le trafic aérien d'affaires stagne. 
(Photo Roger Demeulle).
Toussus-le-Noble, a general aviation airfield near Paris,
is well located. However, business traffic is stagnant.Isba en arrière plan

Dans toutes les nations évoluées, il est aujourd'hui question de performances des entreprises, de dynamisme économique et bien entendu des retombées  correspondantes sur les niveaux de vie. Pour atteindre ce but, le verbe ne suffit pas. Il faut réellement mettre en œuvre les moyens nécessaires. Parmi ces moyens, l'aviation d'affaires. 
Constatation paradoxale : dans le pays de Descartes, l'aviation d'affaires n'a jamais décollé. Un aérodrome comme, par exemple, Toussus-le-Noble est très négligé à cet égard : à peine 50 000 mouvements par an.


L'Aérodrome de Toussus-le­ Noble est pourtant implanté au centre de l'un des environnements les plus actifs, dans le Sud-Ouest de Paris, là où séjournent et travaillent une forte densité de décideurs, près de Versailles (ville de congrès), de la ville nouvelle de St-Quentin­ en-Yvelines et d'une bonne cinquantaine de sièges sociaux d'importantes sociétés, universités, centres de recherches, etc.

Les voies routières qui relient l'aérodrome à la Porte de St-Cloud, à l'aéroport d'Orly et à Versailles sont désormais convenables. Le RER passe aussi tout près. Sans doute le manque de facilités offertes par l'aérodrome n'explique pas, à lui seul, la pauvreté locale de l'aviation d'affaires. L’exiguïté du territoire français, la qualité du réseau ferré et le développement exceptionnel d'Air Inter ont joué et jouent toujours un rôle déterminant. D'autant que l'aviation d'affaires est souvent considérée comme un luxe et qu'à ce titre elle supporte une fiscalité délirante. Les hommes politiques en apprécient les bienfaits pendant les seules campagnes électorales. Hors ces moments privilégiés, ne restent que le carcan administratif et la routine.

On peut néanmoins avancer que l'évolution des exigences économiques (le temps d'un bon cadre ne se gaspille pas!) sera favorable aux aérodromes bien situés pour peu que ceux-ci ne soient pas soumis à des contraintes d'un autre âge (Toussus n'est, hélas! pas le seul aérodrome, civil ou militaire, dans ce cas).

L'utilisation de l'aérodrome de Toussus est fixée par un arrêté ministériel du 23 novembre 1973 pris à une époque où les chocs pétroliers n'avaient pas encore changé la face du monde. Les 210 000 mouvements de 1973 sont tombés à 106 000 en 1982. Depuis lors, le trafic remonte lentement pour atteindre 170 000 en 1987, mais essentiellement à cause de l'aviation légère. Le trafic de l'aviation d'affaires stagne à moins de 50 000 mouvements. La piste 26 D est trop courte, les installations sont vétustes, les services sont insuffisants, les horaires d'utilisation ne sont pas satisfaisants, il n'y a plus de pompiers sur l'aérodrome.

Bref, il y a effectivement là matière à un « livre noir", selon l'expression de la chambre de commerce et d'industrie interdépartementale Yvelines-Val d'Oise (Pontoise-Cormeilles est dans la même situation) poussée par tous les utilisateurs et industriels locaux.

Pourtant, cet aérodrome dispose de solides atouts pour la rentabilité de sa gestion. Il reste de grands espaces industriels à commercialiser. L'avant-projet de plan de masse à partir duquel se décrètent les servitudes n'interdit pas de porter la piste à 1 400 mètres, exploitable ainsi par la plupart des biréacteurs d'affaires. La place existe et les nuisances n'en seraient pas augmentées.

L'horaire de fermeture devrait être porté à 23 h 30 locales, voire au moins à la même heure qu'Orly. L'ancien salon moderne offrant un accueil confortable, agréable, une salle de réunion, des cabines de communication isolées, des sanitaires version 1987, des services opérationnels (réservations d'hôtels, de taxis, de voitures, assistances techniques, handling).

Il faudrait, bien sûr, réinstaller un service de sécurité incendie conforme aux recommandations internationales.

Tout cela n'est pas très coûteux et peut amener à terme des bénéfices d'exploitation là où il y a des pertes : c'est une question de volonté et, pourquoi pas, de changement de gestionnaire.

Qu'est-ce que Toussus-le­ Noble en 1987 ?

- Des services : ATC, météorologie, gendarmerie, Police de l'air, douanes, taxis ; 
- Deux restaurants : Grande volière et Touring;
- Une boutique : Paris Air Location ;
- Trois aéro-clubs : Air France, Sceaux et St-Cloud, Aéro Touring.
- 29 sociétés aéronautiques : Aéro Pyrénées, Air Affaires Assistance, Air du­ temps, Air Total, Aviradio, Air Formation entreprise, ATAC/Chainair, Badin Crouzet, CRMA, Darta-SCA, Decaux, Dentan Aviation, Executive transports {PAS-UPJ, Farman, France Aviation, Estelle France, Heli Union, Jet Prop Air Service, Goair, Neas, Helidan, 7 /7 Air Maintenance, SEA Poinsot, Sodeteg, Sotravia, Troyes Aviation, Trimaille Aéro Formation.
- C'est aussi le centre d'une zone de 50 000 emplois en croissance vers 130 000 emplois.

 

AviMag 950 (15-11-87)
Raymond AUFFRAY