La vie de commandant d'aérodrome n'était pas
toujours un long fleuve tranquille; elle était souvent marquée par des
accidents d'avion auxquels il fallait faire face que ce soit en intervenant dans
le cadre du Service sauvetage-incendie (*), ou pour l'enquête technique qui lui
échoyait immanquablement. fatalement, ces souvenirs en seront souvent
mention.
L’incendie du club-house de l’aéro-club d’Air
France, provoqué par le crash d’un avion.
Le 5 septembre 1985, vers 19h00, un avion de
type Mooney 20, en provenance de Merville, se présente en approche finale pour
la piste 26 gauche à Toussus. Deux
pilotes sont à bord, Après plusieurs rebonds sur la piste, l’équipage remet le
gaz et fait un tour de piste.
La deuxième tentative pour se poser n’est pas
mieux réussie : au cours d’un ultime rebond, l’avion quitte la piste sur
la gauche, frôle la station de carburants, et poursuit son vol à quelques
mètres du sol, au second régime, vers le club-house d’Air France. Il s’y
engouffre et le bâtiment s’enflamme instantanément..
Monsieur Barbier, instructeur, vient de
fermer le club-house et s’éloigne au volant de sa voiture. Il entend la
déflagration, fait aussitôt demi-tour, et se trouve face au spectacle de son
club-house en feu.
Les deux pilotes, assez âgés comme on l’apprendra
plus tard, ont peut-être eu un malaise ? Se sont-ils disputé les
commandes, entraînant des actions contradictoires sur celles-ci ? Ils sont
morts, carbonisés dans leur avion, à l’intérieur du club-house transformé en
brasier.
Avec mon adjoint qui prend le volant de la
Land Rover équipée pour la lutte contre les incendies, nous nous portons
aussitôt au devant des flammes. On renonce à franchir l’écran de chaleur qui
entoure le bâtiment et l’on donne plutôt un coup de main pour sortir les avions
de l’aéro-club, qui stationnent dans le hangar accolé au club-house, avec les
pleins complets d’essence pour les vols du lendemain. On a pu craindre à juste
titre que l’incendie se propage au hangar accolé. D’ailleurs, la porte de
communication vole peu après en éclat.
Les pompiers de Versailles, avec qui ADP a
une convention, arrivent après un délai de route d’une vingtaine de minutes et
installent leurs lances à partir de la réserve d'eau située près de
l'aéro-touring club. Ils constatent aussitôt que la pression est insuffisante
et que la réserve d’eau est vide ! l’année suivante, le réseau incendie
sera d’ailleurs entièrement refait.
L’incendie, ne peut être maîtrisé et dure
toute la nuit. Heureusement, le hangar n’est pas touché. Le lendemain matin, le
spectacle est désolant. Il l’est d’autant plus pour Monsieur Labadie, Président
de l’aéro-club d’Air France, qu’il avait entreposé toutes les archives du club
et ses archives personnelles dans son bureau. Il était encore à ce moment-là
Président de la Fédération Nationale Aéronautique (FNA). Monsieur Labadie, que
je connaissais bien depuis mon affectation précédente en Auvergne, avait été
auparavant Président d’Air Charter International, filiale d’Air France.
Je me souviens d'avoir retrouvé dans les décombres
une caissette métallique qui contenait des rouleaux de pièces de monnaie
soudées les uns aux autres.
Quelques temps plus tard, on reconstruisit un club
house quasiment semblable.
(*): Les pompiers furent retiré par ADP en 1979
avant mon arrivée et je ne réussis à les rétablir que le 1er avril 1994...
Dans la chronologie des articles de M. Jacques Pageix :
Toussus aéroport international d'affaires et de loisirs