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01/02/2019

Toussus le Noble : Du moteur à étoile à l'électrique en passant par le PSV et le manche à balai...

Jean Luc Charron, Président de la FFA
Branchement électrique à l'Alpha Electro de Pipistrel

En mars 2018 L’agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) avait accordé un « bon pour vol » à l’avion biplace électrique Alpha Electro de Pipistrel. La Fédération française aéronautique (FFA) pouvait ainsi démarrer l’initiation de pilotes privés.
Le choix s’est porté sur l’aérodrome de Toussus-le-Noble pour cette expérimentation.

Une information dont Jean-Luc Charron, le président de la FFA, avait réservé la primeur aux présidents des aéro-clubs français lors de l’A.G. à Marseille ; d’autant que l’avion gagnait en crédibilité et que suite à des essais concluants réalisés en Australie, l’appareil est désormais autorisé à voler dans ce pays pour y assurer des vols d'apprentissage.

Ce dossier, Jean Luc Charron le montait depuis des années. 

La FFA a donc acheté un exemplaire avec options sur d'autres. Cela a nécessité un travail préalable entre Pipistrel et l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne pour établir "des conditions de vol" assurant une sécurité absolue. 
C’est donc  dans le cadre de la formation de pilotes privés et dans un environnement de type aéro-club que cette première phase devrait se dérouler.

Une persévérance sans faille de J.L. Charron
Certes, les adeptes ou les détracteurs de l’avion électrique seront nombreux et se feront entendre.
Le temps et l’expérimentation détermineront de son avenir. 

Toujours est-il que le 31 janvier 2019 sera une date à marquer d’une pierre blanche pour la plateforme de Toussus qui a toujours innové dans le monde de l’école de pilotage. 


Quelques dates clés pour rappeler l’histoire de cette plateforme mythique de 112 ans :  

En 1907, c’est Robert Esnault Pelterie qui, le premier installé à Toussus-le-Noble, créa le moteur en étoile. Il inventa aussi le « manche à balai ». En véritable « visionnaire » des voyages dans l’espace il mit au point un moteur fusée en 1936.

Toussus le Noble première plateforme
 à s'engager dans des avions école dernière génération.
Une histoire vieille de cent ans. 
En 1909, Henri Farman emménagea à Toussus qui fut le lieu de mise au point de tous leurs prototypes exportés aux quatre coins du globe.

En 1919, les bombardiers Farman Goliath F60 produits en grand nombre à la fin de la guerre sont convertis et réaménagés pour transporter des passagers. L’aviation civile venait de naître avec le premier vol Toussus / Kenley (GB) et ouvre la période des grands raids (Toussus/Dakar). 
Un concurrent au chemin de fer venait de naître : l’avion.

En 1928, Lucien Rougerie, directeur de l’aérodrome, établit une méthode de pilotage sans visibilité (PSV) et créa avec les frères Farman une école de pilotage où d’illustres pilotes sont venus s’y former (Mermoz, Saint-Exupery…)


En 1933,  Air Orient, Air Union, la Société Générale de Transport Aérien (SGTA. ex Lignes Farman) et la C.I.D.N.A., créent une société commune: la Société Centrale pour l'Exploitation de Lignes Aériennes (S.C.E.L.A.). La nouvelle société est rebaptisée Air France.
Air France est officiellement inaugurée à l'Aéroport du Bourget le 7 octobre 1933. Elle reprend l'emblème d'Air Orient, "l'Hippocampe ailé", et s'installe dans les locaux de cette dernière au 2 rue Marbeuf, à Paris.

En 1948, sous la direction de Lucien Coupet, le bureau d’étude de la SNAC (Société Nationale de Construction Aéronautique) qui réunit les sociétés nationalisées, Farman et Hanriot met au point le prototype du « Cormoran NC 211).

De 1952 à 1955 dans la station Farman sont menés les essais du « Monitor », une version monoplan du Stampe.

De 1954 à 1997 la plateforme de Toussus accueille championnats de voltige et grandes fêtes de l’aviation légère et sportive.

2007 : Première célébration du centenaire d’un aéroport en Ile de France où, en première mondiale, un Blériot XI croise un Rafale Marine et arrivée des Aquila dans les aéro-clubs, avions silencieux et économes.

Avec un passé aussi prestigieux et un avenir aussi engageant, cette plateforme de Toussus-le-Noble méritera-t- elle un centenaire de l’aviation civile en 2019 à l’égal de son prestige ?

Nos administrations en décideront…