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08/10/2016

Les Mairies garants de la Mémoire ?

Aujourd'hui, à l’ère du tout numérique, des milliards d’informations de toutes natures sont, chaque jour, numérisées puis stockées. Devrions-nous uniquement compter sur nos machines et nos ordinateurs pour archiver, communiquer et transmettre.
Qui d’autres que l’Homme et les élus peuvent être garants et gardiens de « La Mémoire », elle qui fait évoluer les gênes pour mieux préserver l'Espèce.
Dans une société  où la population active devient nomade, se déplace et favorise un melting-pot socio-culturel permanent, nous sommes de plus en plus confrontés  au « devoir de mémoire » ce devoir invoqué de façon récurrente et insistante par différents groupes :

-     Les associations d'anciens combattants, résistants, déportés, minorités persécutées ou victimes civiles des deux guerres mondiales et des guerres coloniales ; Tout récemment par les descendants des esclaves noirs, qui entendent faire reconnaître et transmettre des mémoires douloureuses, soucieuses de préserver leur spécificité ;
-     Les plus hautes autorités de l'État à l'occasion de commémorations et de journées du souvenir, dont le nombre se multiplie pour satisfaire les différentes mémoires en mal de reconnaissance ;
-     La représentation nationale qui multiplie le vote de lois destinées à apaiser les mémoires souffrantes,

L'injonction au « devoir de mémoire » exprime sans aucun doute l'inquiétude de voir la mémoire submergée par l'oubli.  Mais philosophes et historiens marquent une grande réticence à s’intégrer ce concept car pour eux la Mémoire n’est pas l’Histoire.
François BÉDARIDA, historien et premier directeur de l'Institut d'histoire du temps présent ( CNRS ) a toujours veillé à bien distinguer l'objectif de la mémoire, la transmission du témoignage, et celui de l'histoire. Pour lui : « Alors que l'histoire se situe à l'extérieur de l'événement et génère une approche conduite du dehors, la mémoire se place dans l'événement, le remonte en quelque sorte, cheminant à l'intérieur ».  Il aimait à rappeler qu'au-delà du « devoir de mémoire », il y a un « devoir de connaissance » qu'il définissait comme « la constitution d'un savoir seul apte à construire une mémoire vraie au lieu de les refouler dans une amnésie complice».

Mais qui serait les garants de cette « Mémoire » ? A cela répond l’ancien maire de Nancy André Rossinot lors du Congrés des Maires en 2013, concernant les commemorations du Centenaire de guerre 14-18 : « C’est sous l’égide de l’AMF, l’un des membres fondateurs du GIP de la mission centenaire, que s’est constitué le comité des maires pour le centenaire. Il a pour but d’évoquer le rôle des maires qui, après avoir dû apposer dans leurs communes les affiches de mobilisation dès 1914, sont devenus après 1918 les garants de la mémoire de la Grande Guerre, qu’il s’agisse de la mémoire combattante comme de toutes les autres mémoires. Partout en France on trouve des monuments aux morts dédiés à cette guerre : il y a donc un travail général de mémoire et de souvenir, tant de familles ayant été décimées, et pas uniquement celles qui vivaient dans les régions où le front s’était installé. »

Sans l’implication de ces élus de la Nation sur leurs communes et avec ce melting pot socio-économique d'une population active nomade, venue de multiples horizons, en recherche d'emplois et avec leurs familles, par quels moyens devraient être véhiculés la transmission de cette Mémoire afin de ne pas la diluer dans celles d’autres plus impliquées et actives, qui reprendraient le flambeau ?

www.aviation14-18.com   -  Un événement sur les communes de Jouy et les Loges-en Josas, Buc, Toussus et Velizy